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Gouttière de Remo Forlani

  • Photo du rédacteur: Agnès
    Agnès
  • 18 juil. 2022
  • 2 min de lecture

Gouttière est une chatte née dans le luxe d'Ophélie, sa mère au "pidigri" interminable, qui a fauté avec un chat plébéien. Elle se retrouve donc dans un sac en plastique en compagnie de ses frères et sœurs morts, sur un trottoir de Paris, récupérée par une dame errante. C'est le premier humain à s'occuper d'elle.


Gouttière, appelée aussi Lucie, Poils d'Ange, Chichite..., est une narratrice délicate, observatrice. Une jouisseuse qui accepte les déboires et tourments de sa vie avec une patience féline, qui aime à la folie, chat ou humain, ou qui déteste au point de fuir le confort d'une vie avec des gens médiocres, qui raconte son apprentissage de toutes les voluptés. Elle est aimée, perdue, voleuse, fugueuse, passionnée. Et surtout, c'est une grande amoureuse.


C'est avec humour et une grande bienveillance que Forlani décrit Paris, ses trottoirs, ses quartiers, ses gens généreux aux actions trop humaines qui peuvent blesser la chatte. Les personnages qui passent dans la vie de Lucie (alias poils d'Ange, Gouttière...) sont décrit avec une justesse merveilleuse, bons et mauvais à la fois.

Je soupçonne ce roman d'avoir été rédigé par un chat dont le porte-plume serait Remo Forlani, ainsi que l'on peut s'en rendre compte par le style et le vocabulaire:

"Un matin je me suis rendue compte que c'était fait, j'avais les yeux ouverts. Et voyant.

.... J'ai vu le monde des vivants. Ce matin là, le monde des vivants c'était un banc de jardin avec ma femme errante assise dessus et, un peu flous (parce que j'en étais à mes balbutiements en matière de regardage)... une fillette qui tapait du pied sur la jambe d'une dame qui tapait avec une de ses mains sur la figure de la fillette..."


Gouttière est un roman (écrit en 1989) d'une grande humanité, au style délicieux. Une perle.


Remo Forlani (1927-2009) était journaliste, écrivain, parisien, chroniqueur radio et plein d'autres choses encore. Tout le monde l'aimait, ainsi que l'on peut s'en apercevoir en lisant ses nécrologies.




 
 
 

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