OCTOBRE de Soren Sveistrup

Début Octobre à Copenhague. Une femme est poursuivie dans la forêt par un tueur, dans un jeu cruel de chat et de la souris. Après l'avoir battue, laissée repartir, reprise, l'homme lui coupe la main avec une disqueuse. Puis il la tue d'une barre enfoncée dans l’œil.

Le lendemain, l'inspectrice Thulin et son collègue débarqué d'Europol, Hess, découvrent un bonhomme en marrons et allumettes près du corps. A la surprise générale, on retrouve sur ces marrons les empreintes de Krisitine Hartung, la fille de la ministre des Affaires Sociales, enlevée un an auparavant et déclarée morte après que le coupable ait avoué.

Lorsqu'une deuxième femme est retrouvée tuée selon le même mode opératoire, c'est l'affolement.

Le chef de la police refuse de rouvrir l'affaire Krisitine Hartung, gloire de sa carrière. La fillette est bien morte. Malgré son interdiction, Hess continue de chercher une relation entre ces femmes assassinées et la ministre.

Octobre est un roman des plus captivants que j'ai lus. L'action dure pendant les 700 pages (version poche) sans faiblir un instant. Même quand l'identité du tueur est dévoilée, le suspense reste à son comble tant l'auteur nous a menés de rebondissements en développements inattendus. Chaque étape nous conduit lentement à la vérité. Donc, c'est sans hésiter que je lui attribue un maximum d'étoiles.

Cependant...

Quelques faiblesses n'arrivent pas à modérer mon enthousiasme. Mais je reconnais avoir été agacée par la conjugaison qui passe du présent au passé composé en faisant un détour sans clignotant à l'imparfait (très énervant quand on est en pleine action) pour atterrir à nouveau au présent.

D'autre part, même si le personnage de Thulin est vraisemblable, il n'est pas sympathique, malgré la présence de sa fille qui devrait ajouter de l'émotion positive. L'inspectrice utilise les hommes comme des objets, ne s'intéressant qu'à ce que contient leur pantalon. Elle est bornée, parfois agressive et méprisante. Bien sûrLa plLaLaLerez-vous, si tous les personnages principaux étaient parfaitement sympathiquesL, on s'ennuierait vite. Mais quand même, un peu de chaleur ou de bienveillance ne m'auraient pas dérangée.

De plus, c'est l'inspecteur Hess qui veut poursuivre envers en contre tout les pistes qui lui bloque la hiérarchie. Thulin essaie de l'en dissuader, préférant la version facile et édulcorée de l'interprétation officielle. Pourtant, plus loin dans le roman, Thulin est présentée comme la rebelle qui a tout compris avant tout le monde. Petite incohérence que l'on pardonne parce qu'on a passé un très bon moment.

Soren Sveistrup est un scénariste et créateur de série TV danois. Il est né en 1968 et Octobre est son premier roman, traduit et publié en 2019 chez Albin Michel. Il a obtenu le prix Barry 2020 du meilleur premier roman.